New-C-Land soutient une production de biomasse réfléchie qui concilie biodiversité, environnement et climat

En implantant des cultures végétales sur des sols marginaux de manière réfléchie, on crée un environnement propice au développement de la biodiversité et à la préservation du climat. En effet, ces végétaux, sélectionnés avec soin, stabilisent la pollution, améliorent la qualité des sols et de l’eau, le stockage du carbone dans les terres, la résistance à la corrosion… Ceci tout en étant valorisés, à terme, en bioénergies ou en produits biosourcés.

Une production de biomasse réfléchie ?

Par production réfléchie, on entend qu’elle respecte certaines conditions :

  • Sélection pertinente de sites : prise en compte des zones d’intérêt biologique, urgence de traitement d’une dégradation du sol, etc.
  • Choix de(s) l’espèce(s) en fonction des caractéristiques du site.
  • Equipement de plantation et de récolte approprié.
  • Aménagements pensés en concertation avec les acteurs impliqués (services publics et associations concerné(e)s par la protection de l’environnement) : flore plurispécifique, installations propices à la faune (ex. : nichoirs)…

Que fait l’Union européenne ?

Le projet New-C-Land est en phase avec le plan stratégique ambitieux de l’Union européenne (UE) pour restaurer les écosystèmes terrestres dégradés et préserver la biodiversité[1].

Ainsi, d’ici à 2030 l’UE s’engage à[2] :

  • planter 3 milliards d’arbres ;
  • à augmenter les éléments de paysage riches en biodiversité sur les terres agricoles (stratégie relevant de la Politique Agricole Commune) ;
  • à encourager la plantation d’arbres en villes (programme LIFE).

Quels sont les engagements New-C-Land ?

A son échelle, le projet Interreg New-C-Land contribue déjà au développement de l’économie biobasée et encourage la production durable de biomasse végétale utilisée en énergie et matière sur sites marginaux, en France-Wallonie-Flandre. De cette manière, la marginalité de ce type de site devient une opportunité économique et paysagère pour son gestionnaire tout en apportant des services sanitaires et environnementaux.

Des aménagements issus du génie écologique

Parallèlement à la production de biomasse qui alimente l’économie locale en ressources renouvelables et durables, les préconisations de New-C-Land incluent des aménagements issus du génie écologique. Ainsi, une culture de biomasse non alimentaire comme définie dans le cadre de New-C-Land peut conserver et/ou créer une zone refuge pour les organismes, en formant une ceinture végétale protectrice des activités .

3 types de végétaux sont considérés pour produire de la biomasse végétale:

  • les végétaux ligneux : saules, aulnes, peupliers, robiniers ;
  • les végétaux lignocellulosiques : miscanthus, chanvre ;
  • les végétaux herbacés : brassicacea, poacea, fabacea.

Notons que la communauté scientifique veille à étendre la liste des espèces végétales, meilleures candidates possibles pour la pratique du phytomanagement. Par exemple, l’érable ou l’ortie. Une diversité qu’il est important de considérer.

Enfin, des marres, des talus, des arbres perchoirs peuvent être inclus dans les projets de plantation de biomasses pour créer une diversité d’habitats écologiques et ainsi favoriser l’établissement des espèces animales et végétales d’intérêt écologique.

La biodiversité : au cœur de certains projets

Parmi les exemples concrets apportés par New-C-Land, le démonstrateur GTI Sodifac à Roubaix vise à valoriser une friche urbaine minérale déconstruite par la mise en place d’un couvert végétal à la fois destiné à la valorisation énergétique par méthanisation et représentant aussi un refuge temporaire pour des insectes pollinisateurs et des oiseaux, par exemples.

Le démonstrateur Hacot-Colombier à Houplines vise à valoriser une friche urbaine déconstruite par la mise en place d’une culture de chanvre industriel. Une fois broyé, le chanvre est utilisé en paillage pour les massifs horticoles de la ville et permet la reconstruction du sol . Le chanvre est une plante peu exigeante (sol et climat). Elle est capable de se développer sur la majorité des terres arables de nos régions. Elle est également économe en intrants et ne nécessite aucun produit de protection des plantes. Autre atout : elle constitue un milieu accueillant, favorable à la biodiversité, la structuration du sol et participe au stockage du carbone atmosphérique.

A ce sujet, lire : Cultures de printemps: allez-vous implanter du chanvre? – ValBioMag, 08.06.2020

D’autres démonstrateurs sont à l’étude, notamment par la valorisation des zones de non traitement par des phytosanitaires (ZNT) à proximité des infrastructures sensibles et par la valorisation des talus et des bords de routes.

A ce sujet, lire : Les initiatives scientifiques pour soutenir la valorisation de l’herbe des bords de route – ValBioMag, 08.06.2020

[1] Communication de la Commission au Parlement européen, au conseil, au comité économique et social européen et au comité des régions –  Stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030 ramener la nature dans nos vies – eur-lex.europa.eu

[2] Stratégie de l’UE en faveur de la biodiversité à l’horizon 2030 – ec.europa.eu

Le chanvre offre de nombreux atouts, plus particulièrement au niveau écologique :

  • La culture de chanvre ne nécessite pas de produits phytosanitaires, c’est-à-dire de pesticides. En effet, elle n’a aucun problème de maladie ou de ravageur.
  • Le chanvre à un système racinaire lui permettant de structurer le sol et de valoriser les éléments fertilisants du sol. Donc, outre le fait que le chanvre ne nécessite pas de pesticides, celui-ci nécessite peu d’apport d’engrais.
  • 1 ha de chanvre absorbe autant de CO2 qu’1 ha de forêt, soit 15 tonnes ;
  • Le chanvre résiste bien à la sécheresse grâce à son système racinaire profond (jusqu’à 3,5 m) et ne nécessite donc pas d’irrigation (contrairement au coton qui est une culture consommant énormément d’eau).
  • Grâce à sa hauteur et à sa densité, la culture de chanvre est un réservoir à biodiversité, pouvant accueillir une multitude d’espèces utiles, plus particulièrement les prédateurs des ravageurs.
  • L’utilisation du chanvre dans une rotation permet de rompre les cycles des maladies et des mauvaises herbes pour les cultures suivantes

Ci-dessus : le Démonstrateur GTI Sodifac à Roubaix, propriété de l’Etablissement Public Foncier (EPF).

  • 2 hectares de friche temporairement disponible (2 ans).
  • Valorisation et essais techniques par la mise en place d’un couvert végétal à fort pouvoir méthanogène et d’un mélange de prairie fleuries.

Ci-dessus : le Démonstrateur Hacot-Colombier à Houplines, propriété de l’Etablissement Public Foncier (EPF).

  • 2 hectares de friche temporairement disponible (2 ans).
  • Essais techniques par la mise en place d’un couvert végétal annuel de chanvre industriel.
  • Valorisation en paillage horticole pour la ville et en matériaux de reconstruction d’un sol fonctionnel.

Ci-dessus : en Wallonie, le projet du site marginal du Martinet, situé à Monceau-sur-Sambre en Belgique, vise à concilier :

  • l’usage de biomasse existante, naturellement présente (entretien : coupe, taille) ;
  • la gestion de tous les espaces arborés (l’idée étant de travailler avec des produits d’entretien qui permettent d’augmenter le capital biomasse de la zone) ;
  • l’implantation d’un espace dédié au miscanthus et au taillis à courte rotation, ainsi que son suivi dans des conditions agronomiques particulières (ici, une ancienne exploitation minière) ;
  • une parfaite intégration dans le paysage, en valorisant les espèces présentes et en dessinant une haie autour des parcelles aménagées.

A ce sujet, lire : [Charleroi] Le projet de plantation se dessine sur le Martinet : découverte du lauréat de l’appel à idées – ValBiom, 22.06.2020

Enfin, l’équipe New-C-Land vise à tenir une veille bibliographique et scientifique visant à privilégier des aménagements réfléchis en termes de biodiversité (espèces végétales, surface, maillage écologique, suivi de la macrofaune et la flore, etc.). Dès lors, courant 2021, vous pourrez parcourir des restitutions de cette veille : le taillis à courte rotation, le miscanthus et le chanvre.

D’autres projets à découvrir :

D’autres exemples de sites aménagés existent. Nous continuerons à vous informer sur les projets en cours et à venir.

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